Caroline Sarrot-Lecarpentier

Pourquoi elle nous inspire ? Elle transforme les défis intergénérationnels en opportunités pour tous.

Caroline Sarrot-Lecarpentier me retrouve à Denfert-Rochereau, élancée et dynamique sur son vélo rouge. Nous nous dirigeons vers la rue Daguerre pour déguster des crêpes. D'emblée, elle se révèle drôle, passionnée et captivante.

Après avoir étudié à l'EFAP, une "super école" selon elle, qui vous rend "hyper opérationnelle" et lui a permis de se créer un réseau très tôt, Caroline fait ses premiers pas dans le monde professionnel au sein d'une agence de relations presse. Elle y reviendra, malgré sa promesse de ne plus y mettre les pieds. Son parcours la mène ensuite chez Nokia, Europcar, puis chez Rémy Cointreau où elle est restée pendant 14 ans. Elle y dirige la communication internationale de la marque de cognac Louis XIII.

C'est dans cette entreprise familiale que naît sa passion pour les dynamiques intergénérationnelles. La notion du temps, la transmission et la temporalité sont des thèmes récurrents dans la communication de l'entreprise. Caroline commence à y réfléchir sérieusement.

Après ces années riches en expériences, Caroline choisit de se lancer seule et de créer son propre projet axé sur l'intergénérationnel. Son entreprise existe depuis maintenant un an. “C’est vertigineux de créer comme ça une entreprise. Mais je ne regrette rien.

Elle est hyperactive sur la question : conférences, newsletter, un post par semaine sur les réseaux sociaux, et l'organisation d'ateliers de formation. "Je pourrais en parler des heures," me confie-t-elle. Son engagement et sa passion ne passent pas inaperçus. Après une présentation de quelques minutes à la BPI, elle est repérée pour faire un TEDx sur la question de l’intergénérationnalité. Une expérience un peu hors du temps, où elle y expose sa théorie de la DLC : “comme les yaourts ont une date limite de consommation, les humains auraient une date limite de compétences passés 50 ans”.

Pourquoi l'Intergénérationnel ?

Pour Caroline, les attitudes âgistes ne sont pas nouvelles. Elle cite l'exemple d'une île dans la Grèce Antique où les personnes de plus de 60 ans étaient invitées à se suicider. Selon elle, ces attitudes sont profondément ancrées dans notre société et perdurent à travers les siècles. Elle pointe également du doigt les politiques françaises qui ont encouragé les entreprises à se séparer de leurs employés plus âgés pour éviter des indemnités élevées.

Elle est convaincue que le lien intergénérationnel est crucial pour l'avenir, le recul de l’âge de départ à la retraite en fond de tableau. Son leitmotiv est simple mais percutant : créer une entreprise inclusive et engageante. Elle organise des ateliers d'innovation avec des groupes mixtes, composés de personnes de plus de 50 ans et de moins de 30 ans, pour travailler sur des sujets d'innovation dans le luxe. "Ce que j'aime, c'est cette polyphonie intergénérationnelle," dit-elle.

Pour favoriser ce qu’elle appelle les “combinaisons intergénérationnelles”, elle s’appuie sur 3 piliers :

  1. Traiter chaque génération indépendamment : "Ils n'ont pas les mêmes préoccupations, ni les mêmes problèmes."
  2. Travailler sur la transmission réciproque des connaissances et des savoirs : "Chaque génération a quelque chose à transmettre."
  3. L'innovation : "C'est 1+1=3. Ensemble, on est beaucoup plus forts qu'en s'opposant.

Avec sa passion, son expertise et son engagement, Caroline Sarrot-Lecarpentier est sans aucun doute une voix forte et nécessaire dans le débat sur l'intergénérationnel. Elle n'est pas seulement une spécialiste, mais aussi une véritable actrice du changement.